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La Voix de l'Ain, 31 mars 2006

Concert -  Avec l'orchestre symphonique genevois

A mesure que passent les saisons, l'Intégral se place parmi les salles de spectacles présentant un choix large et varie d'affiches et surtout, en affinant ses sélections et en affirmant ses goûts pour une plus grande qualité, se créé, parmi tous ses publics, un auditoire délicat et exigeant qui ne saurait se contenter de facilités. Parfois pas suffisamment reconnu - et c'est dommage -, pour certaines de ses préférences en matière de classicisme pur, il vient de franchir un nouveau pas dans le domaine avec le somptueux concert du 25 mars qui glorifiait deux parmi les grands noms de la musique pour orchestres à grands effectifs : Serge Rachmaninov et Anton Dvorak.

Et pour leur rendre hommage l'orchestre symphonique genevois, placé sous la direction particulièrement sobre et percutante de Hervé Klopfenstein.

Si le concerto n°2 du premier compositeur est bien connu des mélomanes, il convient de donner une place particulière à l'interprétation de la pianiste Sylviane Deferne qui, absolument hantée par la musique lui donnait une dimension nouvelle,en en tirant toute la quintessence romantique.

De Dvorak que les critiques ont enfin haussé au rang des Schumann, Mendelssohn ou encore Tchaikovski, après l'avoir un peu boudé, le choix de la symphonie n° 8 était idéal pour en faire connaître toutes les richesses et les nuances et démontrer que la seule « symphonie du nouveau monde » n'en faisait pas un des grands compositeurs de la seconde moitié du [XIXe siècle]. Enfin un concert qui magnifie au-delà de la musique, la culture de la Ville tout entière, et qu'avec simplement la reprise des termes et le respect des mouvements on peut qualifier de maestoso, allegro, avec un souffle grandiose dans l'adagio.

Isabelle Didier