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dimanche 11 juin [2006] au Temple du Sentier

OSG Neuchâtel

La Chorale du Brassus, dirigée par Hervé Klopfenstein, et l'Orchestre symphonique genevois ont donné un très beau concert le dimanche 11 juin 2006 au Temple du Sentier. Au programme, Mendelssohn, Beethoven et Brahms pour un concert romantique.

La Symphonie n° 5 «Réformation» de Mendelssohn, composée aux alentours de 1830 a ouvert magistralement les feux de ce concert. Par sa dimension et son éclat, l'Orchestre symphonique, formé de jeunes musiciens non professionnels et bénévoles a fortement impressionné. L'interprétation de cette Symphonie, directement inspirée d'un extrait du Harzreise im Winter de Goethe, a transporté le public par une alternance d'épisodes lancinants et demoments teintés de gaieté et de légèreté. L'oeuvre débute doucement, presque tristement, pour laisser place peu à peu à un sentiment de gloire et de triomphe. Un air de liberté retrouvée se dégage ensuite et une tonalité joyeuse et primesautière s'installe.

Ces variations de tons, mais aussi les changements de rythme et d'intensité captivent tout autant qu'ils placent l'auditeur dans un sentiment d'attente. Cette symphonie séduit par cette montée en puissance qui atteint à plusieurs reprises une apogée et qui se termine sur un ton véritablement triomphant, que l'on doit associer historiquement à une glorification de la Réforme. Cette première partie de concert a été riche en émotion musicale.

La chorale du Brassus entre ensuite en scène afin d'interpréter le «Choeur des prisonniers», extrait du premier acte de «Fidélio», le seul opéra jamais écrit par Beethoven. Les chanteurs, soutenus par l'orchestre, donneront magnifiquement vie à ce profond désir de liberté auquel aspirent les personnages de cet opéra, présenté dans sa première version en 1805 à Vienne.

Du désir d'évasion, on passe avec Brahms et sa «Rhapsodie pour alto et choeur d'hommes» à l'expression du regret et de la souffrance de l'amour non déclaré. L'oeuvre est construite en trois parties, sur le modèle baroque récitatif, aria, et choeur. Tandis que l'orchestre, aux teintes particulièrement sombres, domine la première partie, l'alto en la personne de Michèle Moser l'élève dans la deuxième. La force vocale de M. Moser exprime parfaitement la profondeur de ce sentiment de plainte dû à l'amour retenu. La troisième partie de l'oeuvre, qui revêt un caractère religieux, est partagée entre l'alto, le soliste et le choeur.

Celui-ci apporte encore plus de densité à cette expression de la douleur, tout en apaisant la souffrance chantée par la soliste. La richesse de l'Orchestre symphonique genevois associée à la chaleur des voix masculines de la Chorale du Brassus et au talent de Michèle Moser, alto, ont apporté beaucoup de plaisir au fidèle public de la Chorale du Brassus.

E.L.