Fondé en 1977, l'Orchestre symphonique genevois est un ensemble qui saute les frontières: celle des générations, avec des musiciens entre 18 et 80 ans; celle des nationalités, avec des membres issus d’Amérique du Nord, des pays d’Asie, et de la plupart des nations européennes, sans oublier les Suisses naturellement; et celle des professions: des médecins, des physiciens, des historiens, des bibliothécaires, des diplomates de l’ONU, des étudiants… et même des musiciens. La cohésion de cet orchestre tient à une seule chose: leur enthousiasme pour la Musique.

En 40 ans d’existence, l’OSG a donné plus de trois-cent quatre-vingt concerts à Genève, en Suisse romande et en France voisine, avec ses quatre-vingt à cent musiciens, ce qui en fait une partie intégrante de la vie culturelle genevoise. Il joue aussi un rôle formateur pour tous les jeunes musiciens. Pour avoir reconnu ces deux rôles, la Ville de Genève subventionne l'OSG. 

OSG au Victoria Hall

De 1977 à 1989, l'OSG a été dirigé par David Blum, son fondateur. L’orchestre doit aussi son succès à son chef Hervé Klopfenstein, véritable «fabricant d’orchestre», passé maître dans la mise en valeur des musiciens amateurs, dont l’enthousiasme et l’engagement personnel sont souvent profondément ressentis par le public. De janvier 2014 jusqu'en mars 2017, Gleb Skvortsov était la tête de l'OSG, suivi d'Arsène Liechti de septembre 2017 jusqu'en juin 2018. Pendant la saison 2018/2019, l'orchestre a travaillé avec des chefs invités. Hervé Klopfenstein, chef titulaire de 1989 à 2013, dirigea le concert de novembre 2018 à l'occasion du 40e anniversaire de l'orchestre, suivi par Romain Mayor et Thierry Besançon.

Autre signe de ce succès et de la qualité musicale de l’orchestre: les disques de ses plus grands concerts sont maintenant en vente à la FNAC, entre autres.

Grâce à son bel effectif, l’orchestre peut présenter le grand répertoire symphonique : Schumann, Brahms, Chostakovitch, Ravel, Berlioz, Bruckner, Mahler, Rachmaninov, Verdi, Dvorak, ou même le Concerto pour orchestre de Bartok! Et pour jouer ces chefs-d’œuvre, il a engagé des grands solistes, comme Sylviane Deferne, Christian Favre, pianistes, Robert Zimansky, Gyula Stuller, Tedi Papavrami violonistes ou François Guye, Daniel Grosgurin violoncellistes, ainssi que de jeunes solistes tels les pianiste Louis Schwizgebel-Wang, Mélodie Zhao, la violoniste Malwina Sosnowski ou le violoncelliste Lionel Cottet, ainsi que la mezzo-soprano Antoinette Dennefeld, lauréate du Concours de Genève 2011.

L’OSG a régulièrement publié des disques de ses prestations, en collaboration avec Doron Music depuis 2002. Son dernier disque est l’enregistrement de la Symphonie n° 1 "Titan" de Gustav MAHLER, enregistrée lors du concert de 23 novembre 2008 au Victoria Hall de Genève. La prise de son était assurée par Jean-Daniel Noir (JDN Enregistrements).

L'Orchestre Symphonique Genevois est subventionné par le Département municipal des affaires culturelles de la Ville de Genève. Il bénéficie de fonds privés grâce à l'appui d'entreprises genevoises. Il bénéficie également régulièrement du soutien de la Loterie Romande.

Hervé Klopfenstein, déjà chef titulaire de 1989 à 2013, a repris cette fonction et celle du directeur artistique de l'orchestre en automne 2019.

 

Orchestre symphonique genevois

Textes : Frédéric Joye
Plaquette éditée à l'occasion du 25è anniversaire de l'OSG

Genève : Fondation de l'Orchestre Symphonique Genevois, cop. 2002

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L' OSG ET LA VIE MUSICALE GENEVOISE

Extrait de : Orchestre Symphonique Genevois, Fondation de l'Orchestre Symphonique Genevois / Frédéric Joye, [plaquette commémorative parue à l'occasion du 25e anniversaire de l'OSG], Genève, 2002, 70 pp.

alt C'est à la faveur du 25e anniversaire de l'OSG que l'on se penche sur les conditions de sa création, son développement et l'évolution de ses caractéristiques dans l'histoire. Mais si l'acteur principal de ce petit travail est l'orchestre conçu comme lieu de création musicale et d'échange social, il ne faut pas oublier qu'il bénéficie d'une dynamique plus large, dans laquelle il s'inscrit : le parcours de cet orchestre d'amateurs est évidemment lié à l'évolution du tissu musical genevois, dont il est nécessaire de dire quelques mots.

En 1977, l'annonce de la création de l'OSG dans les colonnes de la Tribune de Genève suscite quelques réactions de la part des autres quotidiens qui, dans l'ensemble, saluent positivement l'initiative. A l'image de Georges Bernand qui s'exprime à ce sujet dans Voix Ouvrière le 24 août 1977, l'idée de puiser dans le réservoir des Conservatoires et Ecoles de musique de Genève est bien reçue. Mais il y a aussi des réactions plus tempérées, comme le souligne un article paru dans La Suisse le 26 novembre suivant: «N'oublions pas que notre ville compte déjà, en tout cas, deux orchestres d'amateurs. Ne serait-ce pas l'occasion, plutôt que de diviser les forces (car celles-ci ne sont pas illimitées) de les regrouper en une formation unique [..] ?»

En effet, l'OSG n'est pas seul dans le créneau des amateurs, même si les deux orchestres évoqués, l'Orchestre de Saint-Pierre-Fusterie et l'Orchestre de Saint-Jean, sont des formations réduites mais solidement ancrées dans le paysage musical de la place, bien que, au contraire de l'OSG, elles n'auditionnent pas les musiciens. En marge des formations professionnelles comme le Collegium Academicum ou l'OSR, véritable institution locale de réputation internationale, le tissu musical est déjà bien développé, sans parler des fanfares communales et formations d'harmonie comme l'Harmonie nautique, la Landwehr ou l'Ondine genevoise, qui sont autant de centres d'apprentissage et de pratique musicale.


UN ORCHESTRE SYMPHONIQUE, AVEC DE SOLIDES PARRAINS

alt Dans ce contexte, la création de l'OSG ne pouvait pas être motivée par le seul fait de réunir des amateurs. En fait, le nouvel ensemble doit sa survie à deux caractéristiques dont les autres formations étaient alors dépourvues. Il y a d'abord l'ambition de créer un orchestre symphonique, tant par l'effectif que par le répertoire ; certes, on a vu que le caractère symphonique de l'OSG n'a été véritablement assumé qu'à partir des années 1988-1989, après le départ de David Blum, l'arrivée du nouveau chef Hervé Klopfenstein et l'augmentation de l'effectif. Mais force est de constater qu'en regard des autres formations amateurs existantes en 1977, un orchestre de cinquante musiciens pouvait se targuer d'être symphonique, même si son répertoire balançait de Bach à Beethoven. La seconde caractéristique réside dans la nature entièrement privée de l'initiative: né du soutien de l'Association de l'Orchestre de Chambre de Genève, de la Tribune de Genève et du Centre culturel Coop-Genève, l'OSG dispose de solides parrains qui lui offrent notamment une garantie de financement constant, ce qui a son importance dans un secteur comme celui de la culture.

Du côté de la Ville de Genève, un tel soutien est fort apprécié, comme le remarque Lise Girardin, conseillère administrative, dans la Tribune de Genève du 12 décembre 1977: «Nous applaudissons à toute initiative de ce genre ; en tant que Ville de Genève, nous ne pouvons prendre en charge les musiciens amateurs ; l'Orchestre Symphonique Genevois pourra accueillir d'excellents musiciens amateurs qui sont peut-être destinés à devenir des professionnels. [...]

J'ajoute que je suis heureuse que la Coop accepte généreusement une responsabilité de caractère musical de ce genre. » Conçu par ses parrains comme un outil culturel, l'OSG participe aussi d'un mouvement plus général qui appelle la mise en place d'une politique culturelle élargie.

Le lancement, la même année, d'un Centre artistique à Corsier, qui deviendra plus tard le Centre artistique du Lac, renforce cette nécessité de porter l'enseignement et la pratique musicale dans les communes genevoises. Et la création de l'ensemble de musique contemporaine Contrechamps, toujours en 1977, prouve qu'il existe une réelle demande de développer l'activité musicale à Genève. Il faudra attendre dix ans pour que la Ville de Genève lance le festival d'été Extasis consacré à la musique contemporaine ; Extasis s'ajoute aux étés thématiques des années 1980 (été indien, été américain, été suisse, etc.) avant de devenir, en 1991, le festival Archipel.


LE SOUTIEN DE L ETAT

Ainsi, la création de l'OSG s'inscrit dans le mouvement qui conduit l'Etat à suivre les initiatives émanant de secteurs privés ou associatifs par la mise en place d'une politique de soutien aux différents domaines de l'activité musicale. En marge de l'institution phare qu'est l'OSR, il s'agit de favoriser l'enseignement et la pratique musicale dans ses différents registres, tant professionnels qu'amateurs. Selon une enquête consacrée à la vie musicale genevoise parue dans la Tribune de Genève des 28-29 mars 1980, le nombre de personnes, installées dans le canton, qui jouent d'un instrument, est évalué à 30 000, toutes tendances confondues.

alt Cette population est majoritairement constituée de jeunes, dont la plus grande masse se répartit entre les trois grandes écoles : le Conservatoire de Musique, le Conservatoire populaire et l'Institut Jaques-Dalcroze qui ensemble totalisent alors 9 000 élèves. L'Association des musiciens genevois réunit une centaine de professeurs privés, tandis que l'AMR (Association pour l'encouragement de la musique d'improvisation), fondée en 1973, compte 1200 membres, dont 300 musiciens. L'augmentation des revenus et la politique de subvention massive développée par le secteur public depuis le début des années 1970 expliquent ce phénomène de démocratisation des études.

Les subventions accordées par l'Etat aux trois grandes écoles genevoises ont été multipliées par 17 par rapport à 1970: le budget 1981 prévoit 7,8 million de francs pour le Conservatoire de Musique (450000 fr. en 1970), 4,8 million pour le Conservatoire populaire (180000 fr.) et 1,8 million pour l'Institut Jaques-Dalcroze (205 000 fr.). La politique de décentralisation, reprise par le Conservatoire populaire, porte aussi ses fruits: on compte, en 1980, 32 centres d'enseignement dans 15 communes différentes. Né d'une initiative privée, l'OSG a, à son échelle, contribué à démocratiser la pratique musicale avant de bénéficier pleinement du soutien de la politique culturelle, qui a permis de doubler l'effectif global de l'orchestre en une vingtaine d'années.

Contrairement à passablement de formations au destin plus éphémère, l'OSG a bénéficié de circonstances particulièrement favorables : les débuts fastes doivent beaucoup à l'engagement de la Tribune de Genève sur le plan publicitaire et au mécénat actif de Coop-Genève. Mais ce n'est pas tout: si l'OSG a réussi à s'imposer comme un orchestre important dans la vie musicale des amateurs genevois, c'est aussi parce que sa dimension d'outil culturel, voulue par ses parrains historiques, a été confirmée par la mise en place d'une politique davantage à l'écoute des besoins d'un tissu musical en devenir.

 

Orchestre Symphonique Genevois

 
   
   

L'Orchestre symphonique genevois est géré par une Fondation

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A la mémoire de David Blum, fondateur et directeur artistique de l'Orchestre symphonique genevois de 1977 à 1989

David Blum, chef d’orchestre de l’orchestre symphonique genevois et musicologue, est décédé le 17 avril 1998, à l’âge de 62 ans, à l’hôpital de Kirkland, Washington, près de sa maison de Bellevue. Sa famille attribue la cause de sa mort à un cancer.

Né à Los Angeles, David Blum a étudié la direction et la composition à la Juilliard School de New York.

En tant que chef d’orchestre, il a enregistré de nombreuses œuvres de Mozart et Telemann ainsi que plusieurs symphonies de Haydn pour le label Vanguard, avec l’orchestre Esterhazy de New York qu’il a fondé en 1961 et dirigé jusqu’en 1969.

Il fut également directeur artistique de l’orchestre symphonique de Lausanne de 1973 à 1982 ainsi que de l’orchestre symphonique genevois, qu’il a fondé en 1977 et dirigé jusqu’en 1989. David Blum a été par ailleurs chef invité de plusieurs autres orchestres.

Il a consacré les dernières années de sa vie à l’écriture, à travers laquelle il a dévoilé sa fascination toute particulière pour les musiciens et leur approche de l’art musical. Outre ses trois livres - "Casals and the Art of Interpretation", "The Art of Quartet Playing: The Guarneri Quartet in Conversation With David Blum" and "Paul Tortelier"-, il a écrit différents articles pour The New Yorker, The Musical Times, The Strad et le New York Times.

Il a laissé derrière lui sa femme Sara, et deux enfants, Pamina et Ardan Michael.